Le Rucher école des Vaudrines, saison 2024
Cette année, difficile pour nous et pour nos abeilles, a vu la formation seulement de trois stagiaires en initiation et un stagiaire en perfectionnement. L’encagement de reines de cet été, qui permet de lutter contre l’ennemi public numéro un des abeilles Varroa destructor (un acarien parasite des abeilles), nous a permis de mettre en œuvre trois techniques différentes d’élimination du couvain avec un succès remarquable. Chacune et chacun a pu s’approprier une technique en fonction de sa sensibilité et de sa méthode d’élevage des abeilles. L’extraction du miel ne nous a donné cette année que 25 kg d’un miel assez équilibré et parfumé. C’est beaucoup moins que l’année dernière (51 kg) et que l’année précédente (80 kg) mais l’année apicole a été déplorable. En effet, un printemps pluvieux qui a lessivé les pollens et les nectars nous a obligés à nourrir en masse pour éviter les famines et les carences. Le nourrissement étant quelque chose de très subtile, nombre d’entre nous ont vu nos colonies essaimer, entamant drastiquement le peu de miel qui avait été produit.
Au final, nous avons abordé l’automne avec des colonies populeuses et en bonne santé, sans varroa pour compromettre la préparation à l’hivernage. Aux dernières nouvelles, tout le monde se porte bien et laisse présager de passer un hiver sans trop de casse. Restons quand même vigilants.
Sur le plan du frelon asiatique, ce dernier a également subi les périodes pluvieuses du printemps ralentissant le développement des nids primaires et secondaires. Ceci, associé au piégeage de printemps des fondatrices, a permis de limiter un tant soit peu le nombre de nids primaires. Malgré cela, la prédation a commencé mi-octobre, à peu près comme l’année dernière, mais le nombre de nids à détruire a largement augmenté dans tous les territoires, épuisant trop vite les budgets alloués. A ce jour, nous avons près de 700 nids déclarés et qui ne seront malheureusement pas détruits faute de fonds disponibles à moins que les propriétaires de terrains impactés acceptent de prendre en charge le financement de la destruction. Il faut avouer que cela représente une certaine somme. Espérons que les premiers frimas vont ralentir la prédation sur les ruchers et éliminer de façon naturelle certaines futures fondatrices qui sont en train de s’enfouir pour passer l’hiver au chaud.
Les muselières de protection qui ont été fabriquées l’année dernière pour les colonies du rucher école ont été replacées cette année encore et ont permis à des colonies d’apprendre à « griller » le frelon asiatique comme elles le font avec les frelons européens en se mettant autour et en faisant monter la température que ces derniers ne sont pas capables de supporter contrairement aux abeilles.
Nous continuons à piéger et, encore à cette époque, nous capturons toujours des frelons asiatiques en prédation sur les ruches. Il ne faut pas baisser la garde et il nous faudra déployer à nouveau l’artillerie lourde au printemps prochain pour éliminer un maximum de fondatrices afin d’essayer de juguler le nombre de nids de plus en plus nombreux.
Les trois formateurs et référents du rucher école préparent activement la saison prochaine. En effet, le rucher école fêtera ses 10 ans en 2025. Nous envisageons de fêter dignement cette première décennie avec des animations et présentations au printemps prochain. Le planning des formations a déjà été mis en place avec la Mairie de St Didier de la Tour. La première session de formation, qui en compte quatre, se tiendra le vendredi 28 février à 20h00. Le perfectionnement aura lieu pour les apiculteurs ayant déjà au moins une année apicole d’expérience sur la journée du samedi 26 avril. Cette année, nous allons essayer de développer de nouvelles formations pour les apiculteurs débutants et expérimentés. Le calendrier et le programme des formations seront disponibles sur le site du Syndicat Apicole dauphinois à partir du 6 janvier à l’ouverture des adhésions et inscriptions https://sad38.org/. La répartition des TSA (Techniciens Sanitaires Apicoles) du département a été revue début 2024 et une carte interactive est disponible sur le site du GDS. Apiculteurs et apicultrices, ne pas hésiter à les contacter.